Ian Caulfield aime les jeux de piste. Quand on le regarde de loin, pour la première fois, on pourrait y voir un mec sorti des années 90, genre le deuxième guitariste de Flipper ou de Pearl Jam avec une dégaine méga grunge. Mais quand on s’approche et tend l’oreille, on découvre un artiste sensible, bien loin des grosses guitares saturées. À la place, on rentre dans un univers contemporain avec boite à rythme hip-hop, synthés 80’s, et textes mélancoliques. Comme quoi, le jeans troué et le chandail ne font pas le moine.

Est-il nécessaire de présenter une fois de plus Dionysos ? On ne peut que répondre par l’affirmative tant leur contribution pour la musique française et -n’ayons pas peur des mots- le rock français est importante. Avec leur nouvel album Time Machine Experience, la formation réinvente les temps forts du groupe en réarrangeant des morceaux du passé tout en y ajoutant des couleurs jazz de la Nouvelle-Orléans ou de blues du Delta. Un paradoxe temporel pour les fans de la première heure et un voyage initiatique en mode steam-punk pour les nouveaux arrivants.

En marge du personnage médiatique, Benjamin Biolay est avant tout un artiste. Il l’a prouvé une nouvelle fois en 2020, en sortant le très bon concept album Grand Prix. Une forme d’hommage aux groupes et aux disques, qu’il a très certainement poncés. On pense aux Smiths et à New Order du côté de l’Angleterre, à Daho côté hexagone ou encore à du Strokes début 2000. Les guitares et les synthés y trouvent bien évidemment une place de choix ce qui saura séduire le cœur de rockeur qui sommeille en chacun de nous.

Les six Parisiens se la jouent orchestre sur une disco onirique qui s’installerait bien dans la BO d’un film des 70’s, enfumé à la pop gentiment électro. On n’est pas dans le funk avec des œillères mais dans un son organique, rond et nappé qui puise aussi dans la chanson française et le jazz. À coup de morceaux chaloupés stylés, ils se sont discrètement installés ces dernières années sur le trône du groove français.